Se respecter en choisissant d’avoir un seul enfant

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours rêvé d’avoir deux enfants; une fille et un garçon. Une princesse et un petit prince. L’idéal familial quoi. C’était pour moi le sentiment du devoir accompli que d’offrir à ma famille, à mon mari, deux beaux enfants en santé qui allaient certainement s’entendre à merveille l’un avec l’autre. Comme quoi la vie ne se déroule pas toujours comme on l’imagine et parfois, on réalise plus tard, que c’est bien parfait comme ça.

Enfant

Source: madmoiZelle.com

Ma fille Charlie est née en décembre 2010. 

Je me rappelle très bien du sentiment que j’ai ressenti lorsque je l’ai regardé pour la première fois droit dans les yeux. Ce sentiment d’émerveillement mais aussi d’impuissance face à ce petit être tout nouveau, tout chaud. Je m’étais imaginé pleurer de joie lors de l’accouchement pourtant, je n’ai pas versé une larme. J’avais toujours vu la scène comme joyeuse et magique mais, je me rappelle avoir ressenti un vide et une peur immense les premiers jours.

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Ce qu’il faut savoir c’est que comme plusieurs, l’anxiété fait partie de ma vie et ce depuis mon plus jeune âge. J’ai appris avec les années à accepter qu’elle était là et à ne pas lui accorder trop d’importance. Avoir un enfant a certainement été un de mes plus grands défis. La crainte de ne pas être à la hauteur. De ne pas l’aimer correctement. La peur de ne pas être ‘’assez’’. Plus les années passaient, plus souvent les gens nous demandaient ‘’à quand le prochain bébé?’’, ce à quoi je répondais toujours ‘’pas maintenant, quand on sera prêts!’’. L’affaire c’est que mon mari lui a toujours été prêt. Il en aurait eu huit enfants! Tser, un gars de famille, de gang, un bon ‘’jack’’ qui aime la vie, qui parle fort et qui attire la bonne humeur. Pour ma part, j’ai toujours été celle qui angoisse, qui remet les choses en perspective, celle qui questionne tout et qui n’était pas prête pour un deuxième enfant (je salue mon amie l’anxiété).

Source : pourquoidocteur.fr

Longtemps, j’ai ressenti un mal être.

Longtemps, j’ai culpabilisé de dire non à l’homme que j’aime parce que j’avais peur d’avoir un autre enfant. J’ai consulté des psychologues, fait des thérapies, lu des livres pendant plusieurs années parce que j’avais honte et que je me sentais égoïste et coupable. Je me rappelle du jour où ma fille m’a demandé en cadeau un frère ou une sœur. Le coup de poignard, directement dans le cœur ! J’ai tellement pleuré ce soir-là! Comment pouvais-je refuser cette si simple demande à ma fille de 5 ans?

Puis un matin, ça m’a frappé en plein visage. Et si je n’étais tout simplement pas faite pour avoir d’autres enfants?  Et si je devais arrêter de me mentir en prétendant que je n’étais pas ‘’prête’’? Au lieu de me sentir égoïste et coupable, je devais tout simplement accepter ce qui était là.  Une mère extraordinaire pour ma seule et unique fille. Une mère qui a son lot de craintes certes, mais qui réalise que de se choisir et de se respecter, c’était le plus beau cadeau que je pouvais lui offrir. Une maman saine d’esprit, une maman forte, une maman qui se choisi et qui se respecte.

À toi ma belle Charlie, je sais maintenant que je t’offre le meilleur de moi-même et qu’on vivra de belles aventures ensembles. Tu n’auras peut-être pas la chance d’avoir un frère ou une sœur dans cette vie-ci, mais tu auras toujours une maman présente et à l’écoute, une famille qui t’aime plus que tout et des amis pour jouer avec toi quand tu seras tannée de mes nombreux bisous.