Célibataires; bienvenu en 2020!

Aujourd’hui, on rompt avant l’engagement. Marrant non? On rencontre quelqu’un. Il nous plait. Elle nous plait. Mais, il y a un mais. Cette personne répond à nos attentes. Elle semble parfaite pour nous. Yeah! Les papillons sont au rendez-vous, on se pomponne quand on l’invite. On l’admire. Cette personne, elle nous plait, vraiment. Trop. Donc, le doute s’installe précocement.
On se dit : Mais… va-t-elle compromettre notre bonheur personnel? Notre bonheur de n’avoir aucun reproche si on laisse trainer notre vaisselle dans l’évier, ou si l’on ne range pas le sel et le poivre à la même place que cette dernière? Va-t-elle m’empêcher d’aller triper avec mes chums de filles le soir tard dans un nightbar? Va-t-elle m’empêcher d’aller à la pêche durant un weekend hyper prisé, sous prétexte que c’est notre premier anniversaire de rencontre?
Dans 6 mois ou dans 2 ans, lorsque nous aménagerons ensemble, ce chez moi, va être autant son chez-soi… Réflexion. Où vais-je aller si j’ai besoin de temps pour moi ? Où vais-je pouvoir avoir mon coqueron à moi ? Ma bulle, mon propre espace? Va-t-il falloir que je laisse la porte ouverte quand je fais caca, pour ne pas que ma tendre moitié se demande si je n’ai pas une fiche Tinder en cours, parce qu’on s’est chicané v’la deux jours sur le resto qu’on devait choisir… PIRE! Cette personne est plus jeune que moi ! Le foutoir! Dans 10 ans, je serai encore plus vieille que ma moitié. Ça va « shirrer » c’est sûr, ça marchera plus! Oh! merde! Cette personne est plus vieille! Devrai-je la trainer en marchette? Sa fille à moins de différence d’âge qu’avec moi!
Oh! Mais attendez… Cette personne à 2 enfants, j’en ai pas. Mais j’en veux. Mais on est bien ensemble. Putain, je fais quoi? Je m’attache… Merde!
Parce que oui, on s’attache.
Lorsqu’on rencontre, on est frais, à la limite hautain. Rien ne m’atteint, parce que je ne m’attends à rien. Je vis très bien seul, pourquoi cette rencontre viendrait troubler cette paix!
Erreur.
Quand on rencontre quelqu’un, on apprend. Toujours positivement, ou négativement, mais de cette rencontre ressort quelque chose. Donc, on rencontre, parce que l’être humain aime socialiser. Sans ça, il meurt. (lol) On est fait pour vivre les uns avec les autres. Donc, on rencontre, on s’amuse et oui, on a du sexe. Et on le sait assez rapidement si ladite personne concernée n’est qu’un plan de cul. Ou pas. Et quand ce ne l’est pas, tout part en vrille.
Pourquoi? Parce que. Parce qu’on se pose trop de questions. On analyse, on anticipe, on calcule. On est tellement canalisé à avoir tout, tout de suite, et ce de façon claire et excessivement circonscrite, qu’on a commencé à calculer les sentiments, l’amour. On pèse les pour et les contres. Notre prof d’économie serait fier de nous voir aller! Quand on a eu mal, l’amour ne cadre plus. Beaucoup plus facile et moins souffrant de « surfer » sur du conditionnel. Moins engageant, parce que, juste le mot « engager »… on gerbe. Nos grands-parents peuvent bien se retourner dans leurs tombes. Ils se mariaient avant même d’avoir eu une relation sexuelle complète! Sans aucune idée s’il y avait compatibilité aux pieux ou sur le plan affectif dans la vie de tous les jours avec leur dulcinée… L’engagement d’aujourd’hui consiste tout juste à se mettre « en couple » sur notre statut Facebook, et ce, sans obligation de fournir de nom…
Mais… pas envie.
Pourquoi m’engager? Perdre toute ma liberté? Courir le risque d’avoir mal? De me buter encore une fois à un échec? No way. Quand j’ai mal aux dents, je vais chez le dentiste. Quand mon char est brisé, garagiste. So, j’ai envie de chaleur, Tinder… Voilà. Et quand on sent qu’il y a quelconques sentiments, que cette rencontre vient nous jouer dans le mou du cœur, on rompt. On coupe le fil. Parfait non? Aucune responsabilité, aucun engagement, aucune partie déplaisante à cette game. Mais on n’est pas des « set patios ». On est pas encore robotisé à ce point. Je l’espère du moins. C’est triste. C’est triste aussi de ne plus prendre le temps de regarder les étoiles. C’est triste de presser nos enfants toujours et toujours. C’est triste de ne plus allez voir nos parents ou nos grands-parents. Ce sont des histoires que l’ont manquent.
C’est la vie que l’on manque.
C’est froid ce que l’on vit.
J’espère ne pas faire partie de cette tendance. Je ne le souhaite pas. À personne. Laissons couler. Arrêtons de se questionner. Arrêtons d’avoir peur, de douter.
Vivons. Point.
*Crédit photo de couverture : par Anthony Tran sur Unsplash